Historique

Je m’appelle Marie-Noëlle Tardivel et j’ai lancé Jaccueillelanature en 2015. Je suis née en 1957 et je vis en Bretagne Nord, à Paimpol, 22, Côtes d’Armor.

Arrivée à Paimpol au printemps 2011, j’ai été frappée d’entendre dans mon grand jardin arboré, beaucoup moins de chants d’oiseaux que dans celui, plus petit et avec moins d’arbres, de la région parisienne d’où je venais.

Je me suis donc renseignée sur ce qu’il fallait faire pour attirer les oiseaux au jardin, et c’est ainsi que j’ai commencé à dérouler la pelote perlée de la chaîne alimentaire.

Mais tous les oiseaux n’ont pas les mêmes besoins, pas plus que les papillons…

J’ai donc commencé par me renseigner sur les visiteurs potentiels de mon jardin.
En partant des inventaires des naturalistes costarmoricains, des comptages, des nombreuses informations sur internet et dans les livres, j’ai fait des listes de nos petits animaux locaux, et de leurs végétaux et abris préférés. Et aussi des listes plus larges, de végétaux nectarifères et pollinifères, car l’aventure commence par la nourriture.

Pour attirer les oiseaux et leurs chants, j’ai donc nourri le sol et ses habitants, notamment les vers de terre…qui avec leurs collègues souterrains alimentent à leur tour les arbres et les plantes à fleurs…qui ensuite nourrissent les abeilles, les papillons et les autres insectes…qui à leur tour nourrissent les oiseaux (qui au passage ont aussi mangé de nombreux vers de terre !)

J’ai essayé. Ça marche.

Le changement a été si rapide et spectaculaire (le nombre et la variété des oiseaux,  des papillons et des bestioles de toutes sortes (batraciens, libellules, hérissons, petits mammifères) a augmenté si rapidement) que j’ai voulu communiquer cette joyeuse expérience à tous ceux qui disposent d’un peu de terre …

Alors je sème, bouture, marcotte, plante, donne des plantes, des graines, je couvre la terre de fleurs nourricières de couleurs, je dresse dans mon jardin le buffet appétissant de la nature !

Et la spirale de cette économie circulaire de la nature se déroule, avec ses guirlandes de couleurs, de bourdonnements affairés, et de battements d’ailes…

Face aux nombreux constats de la destruction de la nature par l’être humain, à une échelle et une vitesse telles qu’elle ne peut parfois plus se reconstruire, on peut se sentir petit et démuni pour y remédier, et se retrancher dans le fatalisme et la facilité de ne rien faire.

Cependant, sachant qu’en France, les jardins couvrent plus d’un million d’hectares, soit 4 fois plus que la superficie de toutes les réserves naturelles nationales métropolitaines réunies, on découvre que du pot de fleurs à la fenêtre aux jardins de plusieurs mètres carrés, on peut tous choisir d’agir efficacement pour accueillir et protéger la nature proche de nous.

C’est mon choix, et c’est mon projet.

Mais pour qu’il soit efficace, aménager un seul jardin pour accueillir la nature ne suffit pas, il en faut beaucoup. L’idéal serait que tous les jardins de France et du monde accueillent la nature. Ça vaut le coup d’essayer, et à grande échelle !

Nous ne ressusciterons pas les plantes ou les animaux disparus, mais nous pouvons aider ceux qui restent à vivre, voire à se développer de nouveau, pourquoi pas ?

Accueillir chez soi la nature dont nous nous sommes séparés, c’est agir concrètement et positivement, ici et maintenant. Ça prend un peu de temps, mais pas nécessairement beaucoup d’argent.

Ce temps là, il nous fait du bien.
Pour le plaisir d’observer les animaux, et leur plaisir de se sentir accueillis
Pour voir de près les plantes, les animaux qui butinent, bourdonnent, volent, nagent, rampent, courent, grimpent, vivent dans les végétaux morts et vivants, dans le sol, dans l’eau, dans l’air… ou pour renouer contact avec eux et avec les éléments qui eux aussi constituent la nature à protéger, le faire :

c’est découvrir des merveilles à côté desquelles on passait sans les remarquer, telles les petites constructions si bien maçonnées des abeilles sauvages ;
c’est voir de tout prêt le ballet des oiseaux venant piquer chacun sa graine de tournesol,
c’est s’impressionner du volume de terre travaillé par ses vers de terre,
c’est voir en vrai un papillon boire le nectar de ses fleurs,
c’est s’étonner de la quantité d’oeufs portés par le crapaud accoucheur découvert sous une pierre
c’est découvrir que les tritons ont une double vie, à mi-temps dans la terre et dans l’eau
c’est apprendre et donner une profondeur nouvelle à son environnement en le nourrissant
C’est mettre plus de vie dans sa vie !

Si vous avez des petits enfants, c’est une façon de les mettre en contact avec la nature, sortir de l’instantanéité permanente, faire l’expérience de temps longs, du minuscule, des nuances de couleurs délicates, des saisons.

C’est l’occasion de leur (ré)apprendre à être attentifs, patients, être dehors, prendre le temps de faire des choses précises avec leurs mains, construire, toucher et ressentir les matières de la terre, leurs poids, se salir, se griffer, se piquer, se faire des ampoules, sentir, écouter, voir, gouter du naturel…

Accueillir la nature dans son jardin, sur son balcon et à sa fenêtre, c’est un projet qui vous porte vers l’avant, et qui vous fait rencontrer des gens qui eux aussi préfèrent agir plutôt que se désoler.

J’espère que Jaccueillelanature vous encouragera à vivre et partager cette expérience, vous donnera envie de vous inscrire à sa newsletter, et de lancer un groupe Jaccueillelanature là où vous habitez. Vous y trouverez quelques exemples d’actions pour accueillir la nature dans votre coin de terre.

Bonne lecture, et belles journées dehors quelque soit le temps !

Marie-Noëlle

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