Ça commence par moi – Julien Vidal

Après plusieurs années dans des ONG à l’étranger, Julien Vidal rentre en France, et s’installe à Paris avec sa compagne Florence. C’est le moment pour lui de « repartir de zéro et tout questionner, notamment sur son habillement, sa nourriture, son électricité et ses transports » et répondre à « ce besoin qui me taraude depuis plusieurs années de pouvoir agir pour améliorer le monde ».  

« Là où je pensais m’attaquer à la préservation de la biodiversité ou à la lutte contre le dérèglement climatique », il découvre que « nous sommes les aventuriers d’un monde fini, il nous faut apprendre à protéger, partager et optimiser nos ressources ».

De fait, je n’ai pas trouvé dans ce livre de conseils pour préserver la biodiversité. Mais j’y ai trouvé une fantastique mine d’actions concrètes et à la portée de tous pour compenser et réduire le dérèglement climatique. Le poids en CO2 de chacune de nos actions courantes m’a souvent surprise.

J’y ai trouvé les chiffres des désastres, mais aussi ceux qui lui permettent d’espérer qu’il n’est pas trop tard pour redresser la barre. « Il m’a fallu des années pour réussir à collecter ce genre d’informations positives qui proposent une vision plus optimiste et nous laissent entrevoir un horizon meilleur ». Des chiffres documentés, fort utiles si l’on rencontre des aquoibonistes.
« J’ai été frappé par la quantité de solutions existantes et j’ai également vu combien il était facile de s’y perdre » écrit-il.

Julien Vidal a décidé de « tester et adopter dans son quotidien 365 eco-actions concrètes » et l’avantage de son livre, c’est qu’il nous livre mois par mois « toutes cuites » les réponses qu’il a trouvé thème par thème, et leurs sources, fruit d’un énorme travail de recherche. « elles permettront, je l’espère, d’accélérer le changement écocitoyen ».

Son choix de partager avec nous avec humour et passion le récit d’un an de sa « vie devenue un laboratoire à ciel ouvert où chaque situation est un prétexte pour se poser de nouvelles questions ».

Tout y passe : eau, gaz, électricié, internet, imprimantes et smartphones, electro-ménager, alimentation et vêtements, lessive et produits de beauté, transports par tous les moyens, lectures et activités sportives, habitudes au travail et bénévolat, et même micro-potager…

Il nous montre, son exemple à l’appui, que c’est important d’intégrer les comportement écologiques à l’éducation dès le plus jeune âge pour qu’ils deviennent des réflexes pour la vie : éteindre la lumière, couper l’eau pendant qu’on se brosse les dents, trier ses déchets, accommoder les restes, réparer, dégivrer, et bien plus… Il nous donne même sa recette de lessive non polluante et de substitut végétarien au fromage !

Il n’oublie pas de nous écrire une liste à cocher à la fin de chaque chapitre, et de nous donner toutes les références pour en savoir plus en fin de livre, rend non seulement sa lecture très plaisante, mais donne aussi envie d’en faire autant.

Enfin, « autant », en ce qui me concerne, c’est trop dire !
Mais je vais essayer de ne pas ranger son livre sur l’étagère, mais de l’avoir sous la main pour reprendre chaque mois sa « sélection des bonnes pratiques du mois », en commençant, comme il le conseille, par les choses les plus faciles pour moi.

Car même s’il nous épargne les recherches pour trouver quoi et comment faire, et qu’il écrit « qu’il n’y a rien de bien sorcier à réduire le poids que nous avons sur le monde », il cite quand même souvent l’effort et la ténacité que cela demande, d’intégrer de nouveaux « ecogestes » à sa vie quotidienne :
tout d’abord, de questionner puis changer ses habitudes et comportements, ce qui suppose de prendre le temps de les analyser, puis de trouver ses nouveaux repères, tant pour l’approvisionnement que pour la gestion de ses déchets, puis de compenser les dépenses supplémentaires (par exemple, le surcoût de l’électricité verte) par des économies qui demandent un effort (par exemple, d’acheter en vrac), et aussi de modifier le relationnel avec son entourage qui lui ne partage pas toujours la passion de cette quête.

Il l’avoue, « vivre mon quotidien différemment, en trouvant un rythme et un mode de vie plus respectueux de la planète. Ce remaniement est un travail lent, assidu et tortueux , une réinvention et une remise en question permanentes ».

Car il ne s’agit pas seulement de changer ses habitudes ou d’être « écoradin », ce qui est le plus facile, car écologie et économies « poussées » vont souvent de pair. Oui, il demande à son entourage de lui donner, il emprunte autour de lui, ou il achète d’occasion plutôt que d’acheter neuf.
Mais il donne beaucoup aussi : du temps, à l’alimentation communautaire, des objets, à la boite à dons, de l’argent, à des associations. Ça, c’est plus difficile pour beaucoup d’entre nous.

Enfin, il fait un bilan de son activité débordante : « …(maintenant), j’ai donc un impact entre quatre et cinq fois moindre que celui d’un autre Français ».
Et son site internet dépasse les 400 000 visites, et grâce aussi aux réseaux sociaux, « plus de 2 000 personnes ont été contaminées directement par l’énergie contagieuse de « Ça commence par moi ». Il anime même une émission « Ça commence par nous ». sur radio Raje. Son association compte plus de 300 adhérents et il a développé des outils pédagogiques et anime maintenant des ateliers. Quelle énergie !

 « Imaginez : si chaque personne ayant ce livre entre les mains réussit à sensibiliser un groupe de dix personnes ? L’accélération de la mise en place de bonnes habitudes dans leur quotidien serait extraordinaire » écrit-il.

Moi, j’ai rendu mon livre à ma voisine qui me l’avait prêté. Mais j’en ai acheté deux exemplaires: l’un pour offrir, l’autre pour moi (déjà très surligné en jaune), et pour le prêter.
Et je vais l’inscrire sur le cahier de suggestions de la médiathèque.
Peut-être arriverais-je à sensibiliser dix personnes ?

En tous cas, ce mois-ci, « Ça commence par moi » !

ISBN 978 2 02 140406 prix au lancement sept 2018 14,90 €

Le site internet Ça commence par moi, c’est ICI

et le site Facebook , c’est LA

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