Les arbres et leurs hôtes – Margot et Roland Spohn

Le sous-titre de ce livre, « La vie insoupçonnée dans les arbres et arbustes » ne m’a pas frappée.

Cependant, page après page, j’ai été fort étonnée de découvrir à quel point les arbres sont de véritables mégapoles de vies insoupçonnées.

Les auteurs nous promettent qu’après avoir lu leur livre, nous allons passer avec enthousiasme une heure à quatre pattes sous un chêne à la recherche de glands qui contiendraient une espèce particulière de fourmis.

N’ayant pas de chêne à proximité, je me suis contentée d’aller voir de plus près, de beaucoup plus près en écartant les feuilles au sol, et même parfois avec une loupe, de nombreux autres arbres et arbustes fréquents dans les jardins, pour y découvrir leurs locataires, et j’ai trouvé ça passionnant.

Je n’avais jamais regardé mes rosiers, mon saule et mes troènes de si près. Ça met du piment dans le jardin !

Quelques petites idées extraites de ce beau livre pour vous mettre en bouche :

Prenez rendez-vous avec le noisetier le plus proche courant mai, pour y trouver une fabrique de cigares.

Enfoncez-vous dans l’ombre des épicéa à la recherche d’un champignon, le tricholome soufré, qui fait interface entre l’épicéa -à qui il fournit eau et éléments minéraux, sucres et composés organiques qu’il ne produit pas lui-même, mais qu’il obtient d’une ectomycorhize qu’ils ont développée ensemble- et une fleur, le monotrope suce-pin,  qu’il rend capable de vivre et fleurir sans chlorophylle, puisqu’il n’y a pas assez de lumière pour en produire.
Vous y trouverez peut-être aussi une orchidée qui vit dans l’obscurité, l’épipogon sans feuilles, qui elle aussi a établi une relation triangulaire avec des champignons partenaires des épicéas pour vivre.

Ces étranges plantes qui sortent leurs fleurs colonnaires jaunes pâle au pied de vos grands lierres avant de brunir s’appellent des orobanches du lierre, et sont des parasites du lierre dont le pollen est apprécié des bourdons.

Peut-être avez-vous entendu parler des tilleuls tueurs d’abeilles et de bourdons ?
Et pourtant, on trouve du miel de tilleul. Et pourtant, on peut voir des photos et des videos de centaines de bourdons et abeilles morts sous des tilleuls. Au point qu’en 2017, la Norvège avait envisagé d’éliminer tous les tilleuls argentés. Les scientifiques ont trouvé la clé du mystère, vous la trouverez dans ce livre passionnant…

J’y ai aussi appris que les bandes de glu peuvent être très dangereuses pour des insectes innocents et pour les oiseaux si la face collante est tournée vers l’extérieur ; que le véritable arbre aux papillons, ce serait plutôt le prunellier, qui leur offre du nectar mais aussi leur permet de se reproduire, que le buddleia qui ne leur offre que du nectar ; que le merisier est un restaurant 5 étoiles pour de nombreux oiseaux  et insectes appréciés des oiseaux et plein d’autres informations pratiques utiles pour qui veut accueillir la nature dans son jardin.

La fin de ce livre abondamment illustré propose aussi une liste de ressources internet sur les arbres, les galles, les associations arbres-champignons-insectes-fleurs riche et intéressantes.

ISBN 978 2 603 02550 5 Prix 2018 : 24,90 € – Un beau cadeau pour qui aime les arbres

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