Dépendances vertes et gestion différentiée. Ça nous concerne tous !

Les routes, autoroutes, voies fluviales et chemins de fer, et bien d’autres infrastructures de transport, sont toujours bordées au moins en partie, de végétaux qu’on nomme les « dépendances vertes ».

Leur longueur croit constamment, dépassant le million de km, sur une largeur variant de quelques centimètres à plusieurs mètres. Rien que pour les infrastructures routières, les dépendances vertes couvrent plus de 8500 km2, soit 850 000 ha.

Leur gestion revient à des professionnels. Région, département, communes, organismes privés, elle implique de nombreux acteurs.
Elle a pour objectif d’assurer la sécurité des usagers et du personnel d’entretien, le fonctionnement de la voie, la lisibilité et la promotion du paysage, la gestion des déchets, mais aussi de contribuer à la protection de la biodiversité.

Fauchage raisonné et tardif, utilisation ou non des produits phytosanitaires, gestion des déchets venant des usagers et issus de l’entretien, gestion des arbres de bordure, et protection du balisage vont être effectués différemment selon la zone concernée, c’est pourquoi on la nomme « gestion différentiée ».

En dehors de son financement auquel nous participons, en quoi nous concerne-t-elle, nous citoyens ?

Tout d’abord, là où se terminent ces « dépendances vertes » commencent fréquemment nos terrains. Souvent des champs, mais l’urbanisation croissante quoiqu’on en dise, fait que de l’autre côté du grillage, du rond-point, ou du croisement, là sont aussi souvent nos jardins.

Regardons … pour mieux agir

C’est la mode depuis quelques années : les hôtels à insectes sur les ronds-points. Seulement voilà, pense-t-on sérieusement que les abeilles et les bourdons puissent se faufiler à travers ce carrousel, ou attendre l’interruption du trafic des hauts camions et des voitures pour apporter leur petite récolte de pollen  ?

Nous pouvons faire mieux pour aider les abeilles sauvages, les papillons et les oiseaux.

Par exemple, lorsque le gestionnaire fait ce qu’il peut pour conserver une bande fleurie, herbée ou arborée pour y favoriser la biodiversité, nous pouvons la prolonger de notre côté, en laissant ou en plantant des haies, des herbes mélangées à des fleurs sauvageonnes, en stockant des déchets de taille, buches et fagots qu’on laissera tranquilles le long de la bordure…

Nous pouvons aussi aider d’autres petits animaux, et contribuer au développement de « la trame bleue et verte » conçue pour faciliter les déplacements de la faune et de la flore en choisissant haies ou espace d’au moins 20 cm sous le grillage, ou discontinuité de la clôture, plutôt que socle béton.

Nous pouvons laisser ou maintenir du sol « chauve », car la plupart des abeilles sauvages (dont font partie les bourdons) nichent dans le sol.

Nous pouvons également agir sur la réduction des déchets. Ils polluent, coûtent des millions d’€ à collecter, et créent de la laideur. Simplement : ne rien jeter de la voiture, ne rien laisser qui puisse être emporté par le vent sur une aire de stationnement, bien attacher ce que nous transportons.

Apprenons … à lire le paysage

Quand on comprend les contraintes légales auxquelles les gestionnaires de dépendances vertes sont soumis, et qu’on apprend les possibilités qui s’offrent à eux pour aider la biodiversité, on voit les bords de route d’un autre œil. D’un œil averti. Et un œil averti en vaut deux !

Ainsi, on peut encourager sa municipalité, son département et sa région, s’ils ne le font pas déjà, à faire mieux pour offrir fleurs et refuges à la nature en faisant évoluer la gestion des dépendances vertes, et en dialoguant avec les associations nature pour les inventaires et le suivi du patrimoine naturel local.

En faisant un peu évoluer l’équipement et la formation des agents, et en communiquant avec les usagers, ils aideront la nature, enrichirons les paysages et feront des économies. Comme le font ces gestionnaires du Nord, qui ont accepté de partager leur expérience.

 

L’automne est là. L’hiver suivra.

Prenez le temps de lire ces deux ouvrages bien illustrés destinés aux professionnels mais très faciles à lire. Et diffusez-les !

Ils enrichissent notre regard, et nous montrent une myriade de possibilités pour ajouter des kilomètres carrés à l’espace d’accueil de la nature, en faisant des économies tout en préservant l’emploi.

Téléchargez ICI « Abeilles sauvages et dépendances vertes routières. Pourquoi et comment développer la capacité d’accueil des dépendances vertes routières en faveur des abeilles sauvages » de François Denis et Le Féon Violette – 2017. 123 pages – ISBN 978-2-85782-733-7

Téléchargez ICI « La gestion différentiée des dépendances vertes » de Florian Fournier et Julien Koeste, du Cerema – 2018. 67 pages – SKU 1836066235

 

 

 

 

 

 

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